samedi 18 août 2018

[Vivre avec un enfant dysphasique] Atelier pâtisserie : notre tarte aux quetches

Il est important d'offrir à l'enfant dysphasique différentes façon de verbaliser et d'acquérir du vocabulaire. Une bonne façon, de travailler sa production orale tout en s'amusant.

J'ai donc décidé de mettre en place pour Marin "des ateliers à quatre mains". 

Pour cela, je veux ne faire l'activité qu'avec lui. Je choisirai un moment où Marin et moi serons tranquilles, un moment où Chéri-chéri et Gabriel feront une activité de leur coté. 

Ce matin, comme il me restait des quetsches, nous avons fait une tarte aux quetsches.

Je ne veux aucune distraction pendant l'atelier, ne pas être dérangée.  J'ai coupé le téléphone, l'ordi, toute source de distraction et de dérangement pour lui ou pour moi et je me suis consacré uniquement à Marin. C'était vrai un moment privilégié pour lui et moi.

Pour la petite histoire, la tarte aux quetsches est une vraie madeleine de Proust pour moi. C'est la tarte que nous faisait mon arrière grand mère Léa.  C'est le retour dans la Haute Saône de mon enfance... plein de jolis souvenirs chers à mon cœur.

Deux coeurs de quetsches

Mais revenons à notre tarte !

Marin a participé à toutes les étapes de préparation et de la fabrication de la pâte, aux pesées, aux mélanges. Je me suis chargée par contre d'étaler la pâte et de foncer le moule.

Puis nous avons dénoyauté et disposé ensemble sur le fond de tarte, les quetsches, veillant à ne laisser aucun trou ! 



Il a nommé tous les ingrédients, lu sur le cahier, puis sur la balance (parfois avec mon aide pour les gros chiffres) les proportions. Il a verbalisé chaque geste ou opération que nous faisions, par exemple " je pèse la farine", " je malaxe la pâte", "j'ajoute le sucre", " je casse les œufs ", etc. 

Quand il se trompait sur un mot, je lui donnais le bon mot et il reformulait, etc. 
On reprenait les constructions de phrases si je n'arrivais pas à le comprendre, etc.

Évidemment tout cela, dans la bonne humeur, la bienveillance, le calme, sans aucun jugement ou réflexion négative et surtout avec humour cela sans dire !
C'est très important de ne jamais dire "tu as mal dit ça" ou "tu parles mal et je ne te comprends pas" etc. Il faut vraiment pour que cela soit constructif et un vrai moment de plaisir que ça reste positif et sans jugement.

Par exemple : "ah tu veux dire que tu ajoutes le sucRe" (il a des difficultés avec les R) et lui répétait "oui, j'ajoute le sucRe" ou si la phrase était inintelligible ou très mal construite "euh je ne t'ai bien compris, que voulais tu dire ? " et lui reformulait d'une autre façon, etc.

Une bonne façon de vérifier les acquis, les difficultés et la progression, que se soit au niveau du langage, de la compréhension, de l'organisation (Marin à des difficultés de planification), de l'attention (il a aussi du mal à poursuivre son but) ou de la motricité.

Marin était ravi et fier de faire une belle tarte avec sa maman, de participer à tout comme un grand, c'était "son gâteau". Il était si content qu'il ne s'est pas aperçu que c'était aussi un exercice pour le reste. 



Bref, c'était un chouette atelier, dont nous dégusterons le résultat en dessert ce midi ! 




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Bonjour, je vous informe que tous les commentaires sont lus avant publication.